Gâvres, la
submersible fragile
(vers
un scandale immobilier ?)
Situation
Gâvres est l’extrémité d’une presqu’île reliée au continent par un tombolo de 8 km de long.
La commune est composée de 62 % de résidences secondaires, construites
près de la grande plage, sur un ancien marais (La lagune). Gâvres,
petit paradis au bout du grand site dunaire, a commencé à pousser dans les
années soixante. Aujourd'hui, le territoire de la commune accueille 752 âmes
(sur 1,88 km²) toute l'année (en forte diminution : 893 en 1999, 834 en
2006) et environ 4500 en été.
Toponymie
Contexte
La presqu'île de Gâvres étant autrefois constituée d'une lagune qui s'étendait sur une profondeur de 400 m entre le massif dunaire de Goërem et l'extrémité du tombolo, est aujourd'hui recouverte par un quartier pavillonnaire et un complexe sportif. Il est à noter que la zone de la lagune appartenant initialement au Domaine Public Maritime, a été cédée à la commune sans être remblayée à la cote prévue. Elle se situe actuellement en-dessous du niveau des plus hautes mers connu.
« Le littoral morbihannais est concerné par différents phénomènes, reflet des défis plus vastes du littoral français et breton : érosion et submersion.
- 12 sites sont vulnérables à l’érosion. J’en citerai quelques-uns : l’Isthme de Penthièvre, Larmor plage, Damgan, Pénestin, Gâvres bien sûr... Avec, à la clef, déjà, la construction de murs de soutènement ou la destruction d’ouvrages d’accès.
- 20 sites sont vulnérables au risque de submersion marine. Le risque est réel, comme la submersion en 2008 sur Gâvres, Port-Louis, et même sur les quais de Lorient en témoigne. »
Extrait des
actes du colloque : « Les Bretons face à l’évolution du trait de
côte »
Lorient, 26
mars 2013.
Historique des tempêtes
avec submersion
Submersion marine : inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères (extrêmes et simultanées). Les causes sont des débordements par niveau ou paquets de mer d’ouvrages de protection sans possibilité d’évacuation rapide, rupture d’ouvrages de protection, effet de houle.
1864
1866
1866/1867, petite mer
1866, côte sud
1877, petite mer
1888, côte sud
1896, petite mer
1899
1924
1927
1976
1978
1999, côte ouest
2000, côte ouest
2001
2004
2008, Johanna (événement de démarrage de mise en place du PPRI)
2009, Klaus
2010, Xynthia (évacuation d’une centaine de foyers)
2011, Joachim n’a pas eu de conséquences à Gâvres (marée de 71 et surcote de seulement 20 cm)
On remarque que la fréquence des submersions augmente fortement ces dernières années.
Tempête de 2008
Conditions le 10 mars 2008 : vente de 120 à 130 km/h, pointes à 150 km/h, un coefficient de marée de 106 (5h11 T.U.), une pression atmosphérique basse, 975 hPa, des vagues de 13 m au large, qui ont donné une surcote de 70 cm.
La submersion est due au franchissement des vagues de la digue de protection t à la rupture partielle d’un endiguement.
Evolution de la submersion (simulation)
Etat de la « lagune » au plus fort de la submersion
* Vidéo de simulation
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=fYiPAnzVkCA
* Photos de la submersion de 2008
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* Croquis détaillé de la crue et historique des points d’entrée de submersion
Remèdes (illusoires)
Les travaux liés au PPRI ont permis de proposer des « solutions » de protection :
· Enrochement provisoire
· Ré-ensablement (rechargement) des plages
· Consolidation des ouvrages existants
· Optimisation du système d’évacuation de l’eau
Historique des
remèdes déjà tentés
Travaux récents
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Enrochement au pied
de la « digue », épi pour retenir le sable |
Solution potentielle
extrémiste
Les concepteurs du PPRI envisagent la possibilité de définir une zone de risque et de la rendre inhabitable. Pour ce faire il faudrait expulser les propriétaires et détruite tous les bâtiments potentiellement submersibles.
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Images extraites d’un document officiel
Des déclarations rassurantes des autorités ont néanmoins exclu le recours à cette méthode. Mais ce qui est vrai aujourd’hui le sera-t-il encore demain ?
Evolution climatique
prévue et inéluctable
Tous les spécialistes s’accordent pour dire que les conditions climatiques vont devenir plus difficiles et les aléas plus violents et plus fréquents avec une augmentation du niveau moyen de la mer.
Plan de Prévention du
Risque inondation
Définition des différentes zones
Un Plan de prévention des risques littoraux (PPR) a été adopté début 2011 pour rendre inconstructible les zones dites "rouges", les plus exposées aux inondations dans l'hypothèse d'une augmentation de 70 cm du niveau de la mer d'ici la fin du siècle.
Extrait du document officiel définissant les différentes zones
rouge: construction est interdite
rose/orangé : extensions limitées du bâti existant sont
autorisées (rouge+orangé : 200 logements)
bleu : zone où des constructions
nouvelles sont possibles sous conditions.
Les consignes « générales » sont les suivantes :
Mesures d’altitude
(LIDAR)
Ce résultat (qui mesure aussi la hauteur des bâtiments) donne une meilleure image des dangers potentiels.
Risque du recul du
trait de cote
En plus des risques de submersion de la lagune par la côte sud (grand plage essentiellement), le recul du trait de côte menace l’anse du Goërem et l’anse de Port Puns.
D'après le projet Eurosion,
52,6 % du linéaire côtier breton est stable, 23,1 % est en cours
d'érosion et seulement 3,3 % en cours d'accrétion. L’érosion côtière est
liée à des facteurs naturels (l'action des vagues, de la houle, des courants
côtiers, du vent, et surtout des tempêtes), mais aussi aux interventions
humaines sur le littoral (artificialisation des côtes, assèchement des terres,
extraction de granulats, etc.). Les dunes, flèches et cordons sont les formes
littorales les plus sensibles aux dommages causés par l'érosion côtière.
Le bilan sédimentaire est la différence entre les apports et
les départs de sédiments sur une période donnée et sur une unité homogène. Un
bilan négatif peut se traduire par un abaissement du profil de plage et en
particulier par un a un affouillement (destruction de la base et des
fondations) au pied des ouvrages de protection (ouvrage de protection de Goërem et de la Grande plage) pouvant provoquer un
déchaussement de ces ouvrages, une rupture lors des forts événements et un
recul du trait de côte par une érosion des terrains de bords de plage.
Certains terrains de la côte ouest de Gâvres ont déjà été amputés d’une partie par ce phénomène.
Quelques exemples des dégâts dus au recul de trait de côte :
Informations extraites de :
« Schéma de prévention des risques littoraux de la presqu’île de Gâvres »
Préfecture du Morbihan (ref : DDEA56/SRSR/RN), 28 juin 2009
http://www.morbihan.gouv.fr/content/download/3533/22933/file/sprl
Exemples de risques
pour l’habitat de l’érosion de la côte
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Bilan du parc
immobilier proposé à la transaction à Gâvres
Gâvres est un endroit fragile soumis aux aléas de la Nature. L’Homme a été très imprudent en brisant l’équilibre naturel des échanges entre la mer et la Terre par l’intermédiaire du cordon dunaire changeant au fil des tempêtes et des périodes calmes.
En urbanisant à outrance la lagune, sans remblayer suffisamment, et les zones côtières, et en espérant fixer la nature par des ouvrages à la durée illusoire, les occupants n’ont fait que retarder l’échéance mais la Nature est plus forte.
Les maisons en situation critique (zone submersible ou zone en cours d’érosion) sont néanmoins mises sur le marché sans que les précisions (informations minimales) soient apportées aux potentiels nouveaux acquéreurs. Strictement aucune annonce immobilière (plus de 30 à l’été 2017) ne fait mention des risques rassemblés dans ce document.
Les maisons suivantes (dont certaines sont en vente sans que le vendeur ne parle des risques) sont en situation critique.
Maisons en risque de
« submersion » avec contraintes urbanistiques fortes (zone rouge)
Trois exemples parmi les 30 annonces disponibles en août 2017 (carrés verts dans la zone rouge)
· 19, rue de la grande plage : maison en accès direct du point d’entrée de l’eau en 2008.
· 4, place des algues : maison de plain-pied, submergée par 1,2 m d’eau sur toute sa surface.
· 1 place des algues : maison à étage dont le rez-de-chaussée a été noyé.
Maisons en risque de
« recul du trait de côte »
·
11, rue de l’église : Carré vert de la
carte.
C’est la maison dans la position la plus sensible sur la plage de Goërem.
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Bien sûr aucune mention historique ni de précision de leur
situation dans la zone « rouge » du PPRI
ne sont faites dans les annonces immobilières (agents immobiliers ou notaires).
Obligations légales
Etat des risques naturels et technologiques (décret du 15.2.05 : JO du 17.2.05) :
« Un état de risques naturels et technologiques concerne les locataires ou les acquéreurs de biens immobiliers (habitation ou autres) situés dans des zones couvertes par un plan de prévention des risques technologiques ou par un plan de prévention des risques naturels prévisibles ou dans les zones de sismicité définies par décret devront être informés par le bailleur ou par le vendeur de l'existence des risques visés par ces différents documents.
L'information se fera en annexant au contrat de location ou à toute promesse unilatérale de vente, d'achat, et à tout contrat réalisant ou constatant la vente, un état des risques fondé sur les informations mises à disposition par le préfet. Ce dernier arrêtera la liste des communes concernées ainsi que la liste des risques et des documents à prendre en compte. »
Un exemple d’annonce
pour une maison de plain-pied en zone rouge
(Saisie d’écran le 18 août 2017)
Conclusion de
la conclusion
« Acheter à Gâvres »
« Immobilier à Gâvres »
« Habiter à Gâvre »
« Marché immobilier à Gâvres »
SOYEZ
TRES PRUDENTS !!!!